Les douze prochains mois seront placés sous le signe du grand retour des obligations, selon Gene Tannuzzo, en mettant l’accent sur la qualité et la sélection du crédit essentielles à l’atteinte des résultats souhaités.
Figure 1 : 2022, une année difficile pour les marchés obligataires (rendement total glissant sur 12 mois, en %)
Mais les banques centrales sont dans une situation difficile. Elles savent que la politique monétaire déploie ses effets sur l’économie réelle avec un temps de retard. A titre d’exemple, supposons que les variations des taux d’intérêt mettent six mois à se répercuter sur la croissance, alors les premiers relèvements de taux de la Fed de début 2022 commencent tout juste à se faire sentir aux Etats-Unis, sachant que le plus dur reste à venir.
Ce phénomène du « plus dur reste à venir » est souvent désigné sous le nom de « durcissement des conditions financières ». Pour faire simple, les banques centrales s’efforcent de ralentir la croissance économique et d’alléger les tensions inflationnistes en réduisant la demande par l’intermédiaire de la hausse des taux d’intérêt qui augmente le coût de financement pour les ménages et les entreprises. Y sont-elles parvenues ? La « bonne » nouvelle, c’est que des signes montrent que la politique commence à faire effet aux Etats-Unis. Le risque, c’est que les banques centrales aillent trop loin dans le resserrement monétaire. Historiquement, des conditions financières plus strictes que celles que nous connaissons aujourd’hui ont été associées à des récessions.