Dans ce contexte, la stratégie Global Sustainable Outcomes s’est adjugé pas moins de 12,6% sur le trimestre, devançant ainsi l’indice MSCI ACWI de 4%.1 Les entreprises dont les produits et services soutiennent la tendance à la décarbonisation mondiale ont apporté quelques-unes des meilleures contributions à la performance trimestrielle de la stratégie. Citons notamment nos positions sur les leaders des énergies renouvelables Nextera Energy et Orsted, sur le fabricant de batteries pour véhicules électriques Samsung SDI et sur le spécialiste de l’isolation des bâtiments Kingspan, dont les solutions contribuent à une plus grande efficacité énergétique des bâtiments.2Compte tenu de la baisse continue du secteur pétrolier au cours du trimestre, la capitalisation boursière de Nextera (qui relève des « nouvelles énergies ») dépasse désormais celle d’Exxon Mobil (qui relève des « énergies traditionnelles ») pour la première fois de l’histoire (Figure 1). Les entreprises actives dans les « nouvelles énergies » ont bénéficié de l’évolution positive des politiques environnementales et de l’adoption d’objectifs de neutralité carbone par les gouvernements aux quatre coins du globe :
Source: Bloomberg, Octobre 2020.
- Le Parlement européen a relevé son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, le faisant passer de -40% à -60% par rapport aux niveaux de 1990. Il introduit également des mesures budgétaires visant à stimuler l’investissement dans les technologies vertes par le biais de son fonds de relance post-Covid-19.3
- Le gouvernement britannique s’est engagé à revoir à la hausse ses objectifs dans le domaine de l’éolien offshore pour 2030, le premier ministre Boris Johnson ayant promis de stimuler ce secteur dans le cadre d’une « révolution industrielle verte ».4
- Le Japon et la Corée du Sud ont adopté de nouveaux objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050, qui prévoient notamment le remplacement du charbon par des énergies renouvelables.5
Mais c’est la Chine qui a surpris les marchés en annonçant, lors d’une réunion de l’ONU, qu’elle avait l’intention de devenir neutre en carbone d’ici 2060 (objectif qui sera intégré à son prochain plan quinquennal) et qu’elle ferait en sorte que son pic d’émissions de carbone survienne « avant 2030 »6C’est la première fois que Pékin se fixe un objectif concret de neutralité carbone à long terme. Cette décision sera décisive dans le cadre des efforts internationaux visant à lutter contre le changement climatique dès lors que le pays compte pour environ 27% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.7 Selon le Climate Action Tracker, une plateforme d’analyse scientifique indépendante qui suit les mesures des gouvernements en matière de lutte contre le changement climatique et les évalue par rapport à l’Accord de Paris, si la Chine atteint cet objectif de neutralité carbone, elle contribuera à réduire les projections de réchauffement climatique d’environ 0,2 à 0,3 degré Celsius et à rapprocher la planète de l’objectif fixé dans l’Accord de Paris sur le climat (zéro émissions nettes d’ici 2050).8
Zoom sur l’importance de la santé et du bien-être dans le cadre de la pandémie de Covid-19
Il n’est guère surprenant que de nombreuses personnes cherchent à rester en bonne santé compte tenu des rapports qui établissent un lien entre la gravité d’une contamination au Covid-19 et l’obésité. Ces rapports nous poussent non seulement à prendre en main notre santé, mais ils sont également susceptibles d’inciter les gouvernements à adopter des stratégies plus proactives pour combattre l’obésité et réduire l’incidence des facteurs de risque des maladies non transmissibles (MNT) telles que le diabète. Ces MNT sont non seulement associées aux cas les plus sévères de Covid-19, mais elles représentent également une charge croissante pour les systèmes de santé publics. Notre connaissance des systèmes de santé a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie. Une étude publiée dans la revue The Lancet en juin 201813 révélé, sans surprise, qu’il existe une importante corrélation positive entre la santé de la population et les dépenses de santé par habitant. Toutefois, de nombreux pays font exception à la règle. Par exemple, la Finlande (sixième position en termes d’accès aux soins de santé et de qualité de ceux-ci) et l’Italie (neuvième position) affichent toutes deux des dépenses de santé par habitant inférieures à celles du Royaume-Uni (23e position) mais se classent plus haut, tandis que les Etats- Unis affichent les dépenses de santé par habitant les plus élevées au monde mais ne se classent qu’en 29e position.
Ces anomalies dans certains des pays les plus riches peuvent s’expliquer par des différences culturelles. Plus de 70% des Américains sont en surpoids ou obèses 14 et la prévalence de l’obésité morbide a augmenté au cours des deux dernières décennies. La situation est très similaire au Royaume-Uni, où 67% des hommes et 60% des femmes sont considérés en surpoids.15 Ces taux élevés d’obésité constituent un problème de santé publique majeur et sont également à l’origine de maladies chroniques liées à l’alimentation, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et certains types de cancer. A l’heure actuelle, six Américains sur dix sont touchés par une maladie chronique, et quatre sur dix sont touchés par deux maladies chroniques ou plus.16
Divers facteurs contribuent à la prévalence de ces maladies chroniques, mais les plus importants sont les mauvaises habitudes alimentaires et le manque d’activité physique. Il est désormais largement reconnu que les taux d’obésité plus élevés du Royaume-Uni expliquent en partie pourquoi le pays affiche le taux de mortalité des malades du Covid-19 le plus élevé d’Europe. Alors que les pouvoirs publics prennent conscience du fait que les facteurs culturels et le mode de vie font plus que compenser les gains résultant des dépenses de santé supplémentaires par habitant, nous pouvons nous attendre à une réorientation des politiques en faveur de ces domaines, en particulier pendant la crise actuelle. L’alimentation constitue pour les gouvernements l’un des leviers les plus évidents pour influencer la santé publique et l’incidence de l’obésité. Au fil du temps, les aliments et les boissons peu sains seront probablement soumis à des restrictions de plus en plus sévères en matière de publicité, à des taxes sur le sucre et à des exigences accrues en termes d’avertissements devant figurer sur les étiquetages. Il est plus probable que de telles mesures se concrétisent dans les pays où l’incidence du diabète est plus élevée, où les résultats des malades du Covid-19 sont moins bons et où les systèmes de santé publique sont plus étendus.
Le Royaume-Uni constitue un bon exemple à cet égard. En juillet, Boris Johnson s’est montré plus proactif sur la question de l’obésité après avoir lui-même contracté le Covid-19. Les nouvelles mesures proposées17 comprennent : l’interdiction de la publicité télévisée et en ligne pour les aliments riches en graisses, en sucre et en sel avant 21 heures ; la fin de certaines offres (par exemple « 1+1 gratuit ») sur les aliments non sains riches en sel, en sucre et en graisses ; l’indication du nombre de calories sur les menus pour aider les gens à faire des choix plus sains lorsqu’ils mangent au restaurant ; et l’obligation de mentionner les « calories liquides » cachées pour les boissons alcoolisées. Enfin, une campagne est lancée pour aider les gens à perdre du poids, à faire davantage d’exercice physique et à mieux s’alimenter. La lutte contre la crise mondiale de l’obésité passera par la promotion d’un mode de vie plus actif. L’Organisation mondiale de la santé affirme que le manque d’activité physique est l’un des principaux facteurs de risque de mortalité dans le monde. Les campagnes gouvernementales visant à aider les gens à perdre du poids et à faire plus d’exercice physique devraient jouer un rôle important dans l’inversion de ces tendances. Les enseignes de vêtements de sport telles qu’Adidas (dans laquelle notre stratégie investit) participent également à la promotion de ce mode de vie plus sain par le biais de leurs campagnes de marketing et de soutien communautaire, tout en bénéficiant financièrement de son adoption par les consommateurs. La stratégie Global Sustainable Outcomes évite activement les entreprises dont les produits et services contribuent à la crise de l’obésité et de la santé, comme les producteurs de boissons alcoolisées et les chaînes de restauration rapide, tout en donnant la priorité aux entreprises de consommation dont les produits contribuent à une alimentation et à un mode de vie plus sains. Si les politiques gouvernementales portent leurs fruits, nous pensons que les entreprises proposant des produits plus sains en profiteront, tandis que les autres devront faire face à des coûts et des défis accrus à l’avenir.
Nous avons initié une nouvelle position au sein de la stratégie18