L’épidémie de coronavirus en Chine a notamment démontré que les secteurs de l’électronique et des semi-conducteurs sont trop dépendants des chaînes d’approvisionnement chinoises. Les perturbations au niveau de l’offre sont de plus en plus manifestes, comme j’en ai moi-même fait l’expérience : impossible ce week-end de dénicher une Nintendo Switch pour l’anniversaire de mon fils. Cette dépendance vis-à-vis des fabricants chinois a mis en lumière une faiblesse importante au sein des chaînes d’approvisionnement dans l’électronique, ce qui incite les entreprises à une plus grande diversification des régions d’où proviennent et où sont assemblées leurs composantes.
Mais quels pourraient être les autres impacts positifs sur le long terme ?
Selon nous, les normes mondiales de santé et d’hygiène pourraient connaître une évolution structurelle. La Chine renforçait déjà sa réglementation concernant la production de nourriture, la santé et l’hygiène avant l’apparition du virus. Reste à voir si l’épidémie en cours accélérera ce processus.
Une entreprise qui profitera certainement de la situation actuelle sur le long terme est Ecolab. Les technologies et services qu’elle propose sont utilisés dans divers marchés : services alimentaires, traitement des aliments, horeca, soins de santé, industrie et énergie (voir infographie).
Cette semaine, pour la première fois, j’ai vu du spray Ecolab dans ma salle de sport, et ce type de produits se multiplie chez des détaillants tels que John Lewis. Après l’épidémie de SRAS, la présence de gels antibactériens pour les mains est devenue monnaie courante dans de nombreux bâtiments, par exemple dans les halls d’entrée d’immeubles commerciaux. En conséquence du coronavirus, Ecolab pourrait-elle figurer dans davantage d’institutions ? L’entreprise fournit ses produits et services dans le cadre de contrats de longue durée, ce qui, compte tenu de la forte valeur ajoutée de ses solutions pour les clients, se traduit par des coûts de substitution élevés. Elle peut dès lors se targuer de revenus importants et stables, plus de 90% de ses ventes étant de nature récurrente.
La Chine a déjà permis à Ecolab d’enregistrer une croissance considérable grâce au durcissement de la réglementation s’agissant des normes de santé et d’hygiène. La production alimentaire dans le pays est également en train de changer, dans la mesure où de meilleures normes de sécurité alimentaire sont nécessaires pour limiter le risque de contamination du personnel lors de la production de masse. Le coronavirus pourrait-il souligner une nouvelle fois la nécessité d’améliorer d’urgence les normes de sécurité alimentaire dans le pays ? En Chine, Ecolab est considérée comme un expert antimicrobien de la sécurité alimentaire. Elle a déjà été amenée à prendre des mesures coordonnées avec le gouvernement chinois, et bénéficie donc nettement des tendances actuelles.
Reckitt Benckiser, une de nos autres positions, a par ailleurs signalé que la demande pour deux de ses marques clés, Dettol et Lysol, pourrait grimper en flèche au cours du trimestre à venir dès lors que les consommateurs achètent davantage de produits désinfectants. Si l’on se fie à cette étagère de produits Dettol dévalisée dans le supermarché du coin, ce scénario paraît probable.
Mais le comportement des consommateurs pourrait-il réellement changer à mesure que les organismes de santé nationaux les informent davantage sur les modes de transmission des virus ? Ces produits pourraient-ils finir par faire partie des meubles dans davantage de ménages et d’institutions comme les écoles, notamment en périodes de rhumes et de grippes ?
Dans sa récente publication Viral Emerging Pathogen policy, l’Agence américaine de protection de l’environnement a mentionné Lysol et Ecolab comme deux marques phares pouvant être utilisées contre le coronavirus, leur apportant ainsi un soutien important.
A terme, ces deux entreprises contribueront largement au maintien d’une population en bonne santé, un rôle dont l’utilité est aujourd’hui plus évidente que jamais.